Entre chien et loup, l'ombre.

La silhouette d'un fauteuil profond
Se dessine sur le rideau aux couleurs passées.

Masse compacte, laissant émerger du dossier,
La forme ronde d'une tête lasse

À cette heure elle repose seule dans cette vaste pièce.
Il entre, et la nuit avec lui.

Sous son regard se déploient les contours des meubles, les étoffes, les objets,
Dans l'éventail d'un faisceau de gaieté contenue.

Il reprend son souffle.

Un va et vient allume sur son passage, les lampions discret des lampes de chevet.

Il s'échine, il l'harasse de ses caresses épaisses

Nuit torride.
La bougie vacille.

À la lueur des chandelles, les ombres dansent, s'agitent, ondulent.
Il est maintenant dans l'Empire du Milieu.
Épousant son corps qui s'échine

Ils regardent l'ombre de leurs corps réunis
Se mouvoir sur le mur, aux estampes chinoises.
Elle devient le tigre, Lui se mue en dragon,
Exultant sous l'empire, des sens éveillés.

Les silhouettes se détachent, leurs ombres s'allongent alors, au gré de la lueur des lampions dispersés.

(Y ont participé : slangoslam, Samantdi, Paul,Chrysalide, ...)