Des drapeaux claquent au vent
On astique des culasses, des viseurs et des crosses
On fabrique des ceintures d’explosifs
On ghettoïse, on cadenasse, on verrouille

Des pièces tintent dans des pots de fer
Des billets s’échangent, des liasses se comptent et se recomptent
Des potences se dressent, des glaciers fondent, des gens pleurent
Des oiseaux s’engluent, des vieillards meurent en ignorance
Des cartouchières se préparent, des meutes et des cors se font face
Des mers s’enfoncent dans du pétrole, un liquide gluant se répand en Alaska
Des jouets partent à la décharge, zappés qu'ils sont par des enfants gâtés
Des quantités de nourriture seront jetées parce qu’elles auront passé le délai vital
Des ongles s'accrocheront et grifferont
Des murs contineront à s'édifier
Et des gens travailleront le dimanche, parce que tout le monde trouve ça normal.

Alors, on vous dira que c’est trop tard
Alors, on vous dira que c’est trop laid
Alors on vous dira que c'est comme ça et pas autrement
On vous dira que de toute façon, y'a des traites à payer…
On vous dira surtout qu'à un certain âge, il serait temps de voir la réalité en face
On vous dira que vous n'y comprenez rien au monde qui défile
Que si ça va trop vite, vous n'avez qu'à sauter du train en marche
Et partir dans le Larzac, à écouter des guitares jouer et des alter-mondialistes rêver.

Pourtant,

En ce même moment

Des yeux brillent de joie
Des mains se tendent, des bras se nouent, des corps se sculpent entre eux par amour
Des caresses s'apprécient, des baisers s'échangent
Des fleurs sont offertes, des bouquets sont jetés sur des artistes en liesse
Des chants d'oiseaux sont entendus, sont appréciés, sont enregistrés
Un clair de lune transpercera le cœur d'un enfant qui imaginera des hommes y vivant dessus.

Tes pensées claires parfument toujours ma vie…

Une femme joue avec de la glaise réinventant des formes
Les clowns sont là, pour le rire et la loufoquerie
La beauté d'un texte me fait encore rêver...

Y croire encore.

Comme à l'histoire de cet enfant qui a voulu changer le monde en disant qu'il fallait s'aimer les uns les autres.

Alors, oui ! Et tant pis si je ne suis qu'une barbe à poing levé et à chevelure poivre et sel
Oui, je crois que l'amour est plus fort que la haine
Oui, je crois que la femme est l'avenir de l'homme
Oui, je crois que tendre la main, n'est pas une honte
Oui, je crois que la poésie est un acte de tendresse
Oui, je crois que la liberté ne se partage pas, elle est indivisible
Oui, je crois en la naïveté de croire encore.

Et j'y croirai sûrement encore lorsque sonneront les airs qui seront dans ma tête pour mon ultime Noël.

Celui-ci ou un autre.