Le zeugma[1] simple : 'J'ai rêvé d'oiseaux des îles, de parfums doux, de piano sur le sable, de veste à franges et de produits à cirer les chaussures". Pour schématiser, on peut en distinguer de 2 sortes.

Ici, il ne s'agit que d'une énumération où l'on ne répète pas j'ai rêvé, l'ensemble des compléments se trouvent alors juxtaposés et le dernier est coordonné.

Plus intéressant et poétique (à mes yeux) est le zeugma qui associe des termes mal assortis comme dans Il a pris l'air, son chapeau et la mouche.[2] Ici le verbe prendre est employé une seule fois mais avec des sens différents (sens figuré et sens propre). Nous l'utilisons comme une figure de style.

Il a battu sa femme, la campagne et monnaie
J’ai jeté mon trognon de pomme, un œil, l’éponge et le doute
Il rendit un sourire, un jugement, et le dernier soupir.
Il a tourné à droite, casaque et de l’œil.
Le même jour il fit sa déclaration d’indépendance, d’impôt et d’amour.
Il était tombé de l’escalier, sous le sens et sous le charme[3]

Elle a jeté sa poupée, ses illusions et son coeur aux orties[4]

"oho"se dit-elle en Anglais et en elle-même[5]

Inimaginable !
Je pris mon temps pour mesurer l'éventualité de la situation et un cachet d'aspirine pour passer le mal de crâne.
J'étais goguenard.
Pendant que je mettais mes idées en place et mon manteau pour sortir, le téléphone sonna, je le fus aussi.
Qui m'appelait, moi Oscar, à cette heure-ci ?
Je me précipitai sur le combiné.
Au timbre de sa voix, douce et posée, je tombai des nues, pratiquement à la renverse et irrémédiablement amoureux...[6]

Il ferma la fenêtre et son clapet.
C'est alors qu'il perdit l'esprit et sa montre.[7]

Alors elle va se manger une pizza, au jambon et au centre commercial.[8]

Il pensait souvent à elle, partir là-bas, tout haut…
Samedi soir, il poussa la porte, le bouchon, Bobonne et un soupir.
Elle faisait consciencieusement la vaisselle, plus ou moins l’affaire, pas vraiment le poids mais néanmoins très bien l’amour.
Elle avait fini son thé, ses jours et d’y penser.
Il serra bien fort sa mignonne, les dents et la voile !!![9]

Comme ils jouaient à la pétanque
Elle s'aperçut très vite qu'il embrasserait plus tard l'habit de moine,et Fanny puisqu'il n'était qu'un zéro.
D'aucuns dirent que l'un ne pouvait aller sans l'autre.[10]

Il dissipe les plus austères, les soupçons et les misères
Croque la vie à pleines dents, les pommes d'amour et ses amantes
Et déguste les saveurs douces, les coups de poings, une vie légère[11]

Lorsque je me penchai pour cueillir de mes levres charnues, les siennes offertes,
Je me rappelai soudain que j'avais laissé une tarte au four, et quitté celle qui se trouvait dans mon lit.[12]

Vêtue de probité candide et de lin blanc[13]

Il baissa sa culotte et dans mon estime...[14]

Cela fait 10 mn que je cherche des zeugmas, noise, des poux, mon chemin, la vérité mais rien ne vient! Quelle tristesse...
Alors je crois que vais prendre une douche, des baffes, la porte et je sors. Adieu[15]

Je saute le pas, à la corde et vite file à l'anglaise, du mauvais coton pour aller prendre un bain de mousse et de foule...
Il l'a pris de haut, sur la table mais mal et à la légère…[16]

En la prenant sur la table et séance tenante,
Il la rendit heureuse et à son état animal.
La prenant ensuite par derrière, et par la même les sentiments, il lui rendit hommage et la monnaie de sa pièce.[17]

Saisissant la balle et le reste au bond, elle en prit non seulement son parti mais également son pied…[18]

Elle prit le rouge aux joues, la tangente, et la direction de Paris, les jambes à son cou.
Jusqu'à sa dernière cigarette, il roula des yeux ronds, sous la table et sur l'or…[19]

Je cultive mes passions et les lettres.[20]

"... Les grands pots rouges des deux cotés du perron, transformés en Indiens sauvages par la nuit qui venait et les incertitudes de l'orthographe." (Boris Vian, L'Herbe rouge)[21]

"j'ai effacé ma voix sur ton répondeur, mon empreinte dans ton lit, mes sourires dans ta glace, mes souvenirs dans tes lettres, mes maux dans tes douleurs, mes miettes de pain, l'odeur du café dans tes rideaux, mes caresses sur ta peau, mon regard dans ton khôl, ma main dans la tienne, mes pas dans tes traces, ma vie dans ta vie.''[22]

Je fais l'amour, puis le mou, et finalement la moue.[23]

Notes

[1] joug en grec signifie 'pont de bateau, et renvoie à tout ce qui sert à joindre et à unir… Le mot vient du verbe zeugnumi qui veut dire mettre sous le joug... des chevaux ou des bœufs''

[2] Proposé par obni

[3] Proposés par Féerisette

[4] Proposé par Cali

[5] Proposé par del4yo

[6] Proposés par BabOOn

[7] Proposés par Hémiole

[8] Pastiche zeugmatique de Renaud évoqué par Hémiole

[9] Nouvelle série par Féerisette

[10] Pointé par obni

[11] Proposés par Chrysalide

[12] Zeugme plus subtil proposé par PetitPrince

[13] Zeugma de Victor Hugo que nous rappelle Samantdi

[14] Évoqué par Fuligineuse

[15] Proposés par Canard

[16] Proposés par Féerisette

[17] PetitPrince nous concocte une série de zeugmes quelque peu lestes

[18] Féerisette lui adresse à son tour, une composition fort originale

[19] Proposés par catz

[20] Proposé par Dan

[21] Rappelé par euroweb

[22] Des mots buée, des mots de salle de bains .. par jf

[23] Proposé par Robin