Isolé sur le plancher des vaches,
Je me réfugierais sur un terrain vague
Bercé par une vague de plaisirs,
Je divaguerais vaguement.

Dans ces instants de grande morosité,
Un vaguemestre m’apporterait des nouvelles d’autrefois.

Une lettre de vagues connaissances de voyage.
Un pli dans le temps
Relativité absolue d'une vie qui s'étiole.

Abandonné par tous,
Je m’en irais au hasard des routes,
Un sextant à la main,
Pour suivre la vague migratoire,
Celle qui indique le nord.

Est-ce que je m’installerais à Lille pour me sentir tout près de cette eau verte ?

Ainsi soit Lille.

Si c'est l'île
Je vaguerais au hasard des ruelles,
Rythmé par le malaise vagal des phares d'automobiles
Ivre d’un mal de mer urbain,
Un mâle de merde urbaine comme aurait dit le crieur.[1]

Mon seul moment de quiètude : me rendre sur le front de mer, pour regarder la houle, et chanter

"Emporté par la houle qui nous traîne, nous entraîne…
Entraîné par la houle qui s’élance
Et qui danse…"

Cette chanson d’un autre siècle, ferait monter en moi des désirs de vagabondage, de vagues à bonds d’âge.

Je deviendrais alors pour tous,
Ce personnage vaguement mystérieux et désemparé
Qui n'a jamais vraiment pu être à flots sur cette Terre de feu.

Conclusion :

Ne jamais se laisser submerger par la vague à larmes...[2]
Car
Vague ment parfois à l'âme...[3]

Notes

[1] Allusion à Fred Vargas

[2] Les mots de bé

[3] Les mots de Luciole