À l'intérieur : des fleurs séchées
Tant de souvenirs morts
Un lit défait de mouchoirs épars
L'agonie d'un oiseau marin
Et l'image de l'alcool dans les veines.

En cet instant, ils parlèrent longtemps
De la laideur du monde.

Lui, chaloupait sa propre existence
Elle, se croyait encore vibrante.[1]

L'Albâtre hausse.

Mais qu'hausse ce pêcheur
devant son nom
à son extrême blancheur?

En fait, seule sa femme ainsi l'appelle
Seule, Albine ose.
Les autres le qualifient "la Cervelle".

Rentré au port, les cales pleines de poissons.
Déchargeant cette cargaison,
Fâché d'être aussi blanc,
Albâtre hausse le thon.[2]

L'examen de midi

Le mercredi sonnant midi
Une alerte sans voix ni cri
Nous rappelle quels émois
Qui nous ont traversé durant ce mois.
Nous avons mené grand train,
Baisé des joues, serré des mains,
Flatté des jougs,
Brisé des cous,
Et quand à la fin,
Écoeurés des festins
Abreuvés et saoulés
De bêtises et de blé,
Nous qui avons renoncé
Aux mots doux murmurés ou parlés
Vite aux oreillettes et aux play passons!
Afin de nous isoler dans la déraison..[3]

La laideur

Je suis laide ô mortels comme une mise en bière
Et mon sein où chacun s'est meurtri tour à tour
Est fait pour inspirer la crainte de l'amour
Eternelle folie menant au cimetière.

Je règne dans la nuit comme un dieu incompris
J'unis un coeur de pierre à la fureur des signes
J'aime le mouvement qui déplace les lignes
Et toujours je grimace, et je pleure et je ris.[4]

Notes

[1] obni

[2] Cédric

[3] jf

[4] Samantdi