Tout d'abord, il faut se munir d'un sac à épingles à tricoter. De préférence, un sac en jute. C'est traditionnel.

Puis, parler avec douceur à l'instrument. Il faut savoir le domestiquer, adoucir ses fins de journées, lui conter des histoires de vielles et de tambourins. Méfiez-vous des ruades et autres jetés de sabots. Il y a risque de violence musicale. J'ai connu des situations assez désastreuses.

Pour éviter le pire, préférer un seau en fonte, un peu lourd pour la traite. C'est plus stable. Choisir l'index pour la navigation le long des touches. Caresser le clavier dans le sens du poil. Surtout éviter la blague "Christian… où qu'il est ton clavier ?". C'est le désastre assuré. L'accordéon n'a aucun humour. Sachez-le. En la circonstance, le bandonéon pourrait sourire mais l'accordéon… jamais.

Actionner un dièse, puis quelques bémols. Plisser le soufflet.

Ne pas soutirer plus d'un décilitre de croches. Siffler une java. Demander à votre voisine, si elle veut que vous placiez vos mains sur le bas de son dos. Apprécier le moelleux de la situation et l'ambiguité du silence.

Prêt(e) pour tenter l'expérience ?