- Larsen aurait tout de même pu faire attention cette nuit là ![1]
Dépité il lui dit :
- Tu n'es donc pas de si haute fidélité que ça !… Et qui t'a fait ça ? ?… Ah ! J'entend déjà les haut parleurs, l'amplification qu'ils vont s'empresser de donner à cette affaire !… Tiens… Déjà… Je te rend ta chaîne… C'est fini entre nous ![2]
- Y'a vraiment des fois des baffles qui s'perdent… Mais peux-tu me dire quand même qui est l'ampère ?…[3]
L'enceinte, illuminée par un feu intérieur :
- J'accoucherai par le siège.[4]
- Le père ?… L'acousticien…
- Ah ! Je m'en doutais bien… Ce caustique ingénieur n'en manque pas une… C'est chaque fois pareil quand il voit décibel poupées de son…[5]
- C'est trop grave, et si c'était du pipo?[6]
- Moi je ne doute pas un instant que ce soit sérieux… Petite baffle a son acousticien dans le son… Mais si vous voulez vous pouvez faire des tests… De son… En mettant l'enceinte sous monitoring… Pour écouter d'éventuels battements de choeur… [7]
Le cœur pour une naissance, dans ce cas métronomique, deviendra membre d'un chœur de la Renaissance, qui sait ?[8]
D'où le sens de la devise : Métro, boulot, dodo qui deviendra Métro, Monique, Dodo… (Et oui, notre sonorité s'appelle Monique !)[9]
On tend, côté jardin, une voix.[10]
- C'est vraiment de l'art Monica ![11]
Côté cour. Un vent chaud du désert et un palmier.[12]
- Moi… Ma Monique, ma petite bafflette ,… Je la préférais en sainte… Avant que cet odieux Phil d'acousticien audiophile lui fasse des philtres d'amour pour se délecter de ses oscillations et s'amuser à les amorti…[13]
Quelques oiseaux s'envolent et se posent sur une rose des sables. La musique de l'enceinte devient une petite lumière.
Le rideau tombe lentement.[14]
