Mientras el tiempo cierra su abanico
Y no hay nada detrás de sus imágenes
El instante se abisma y sobrenada
Rodeado de muerte, amenazado
Por la noche y su lúgubre bostezo,
Amenazado por la algarabía
De la muerte vivaz y enmascarada
El instante se abisma y se penetra,
Como un puño se cierra, como un fruto
Que madura hacia dentro de sí mismo
Y a sí mismo se bebe y se derrama
El instante translúcido se cierra
Y madura hacia dentro, echa raíces,
Crece dentro de mí, me ocupa todo,
Me expulsa su follaje delirante,
Mis pensamientos sólo son su pájaros,
Su mercurio circula por mis venas,
árbol mental, frutos sabor de tiempo,

Extrait de Piedra de Sol (1957)

Tandis que le temps referme son éventail
Et qu'il n'y a rien au-delà de ses images
L'instant tombe en abîme, surnage
Encerclé par la mort, menacé
Par la nuit et son lugubre bâillement
Menacé par le chahut
De la mort, vivace et masquée
L'instant tombe en abîme et se pénètre
Se ferme comme un poing, comme un fruit
Qui mûrit à l'intérieur de lui-même
Et qui se boit lui-même et se répand
L'instant translucide se referme
Puis mûrit au-dedans, fait croître ses racines
Et grandit en moi, occupant tout
M'expulse de son délirant feuillage
Mes pensées ne sont que ses oiseaux
Son mercure circule dans mes veines
Arbre mental, fruits saveurs de temps

Traduction par mercedes (que je remercie très chaleureusement)