Il y a deux ans, lors de la traduction française du tome VI des aventures d'Harry Potter, la romancière britannique J.K. Rowling avait exigé de Gallimard, son éditeur en France, que les quelque deux millions d'exemplaires soient imprimés sur « papier certifié FSC ». A savoir : du papier fabriqué à partir de bois en provenance de forêts exploitées selon des normes de développement durable en matière sociale, économique et environnementale. Caprice d'auteur-star se piquant d'écologie ? Pas du tout, révélait en avril dernier une passionnante enquête du magazine professionnel Livres Hebdo. De fait, si l'information a surpris la France, il se trouve qu'un peu partout en Europe (Allemagne, Scandinavie, Grande-Bretagne...), et encore au Canada, l'utilisation par les éditeurs de papiers recyclés ou certifiés est coutumière. La France est en retard. Cette année, les éditeurs scolaires Belin et Bordas ont annoncé que toute leur production serait fabriquée avec des papiers recyclés ou certifiés. Glénat, Actes Sud et le Seuil s'y sont mis également, même si cela ne concerne pas l'intégralité de leur production éditoriale. Ces éditeurs pionniers indiquent que la dimension écologique n'est pas, à ce jour, un argument de vente, relevant plutôt d'une conviction, d'une démarche citoyenne. Mais à l'avenir, qui sait si, hésitant en librairie entre deux romans, le lecteur ne penchera pas pour celui labellisé « écolo » ?

in La lettre d'Evene

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