Laissez moi vous raconter ma soirée d’hier.

Nous avions décidé d’aller voir le spectacle “Une île” par la Compagnie François Cervantes (Compagnie L’entreprise) à la salle Seita située dans les Friches de la Belle de Mai. Ce lieu, où je me rendais pour la première fois en tant que spectateur est une véritable pépinière pour les Arts (Arts de la Rue, Arts graphiques, Théâtre, Musique, Associations etc.).

Tout d’abord, l’accueil.

Nous nous retrouvons, très en avance, dans un lieu convivial à souhait… Deux personnes assises devant une sorte de comptoir fuchsia nous donnent les billets. Une grande table dans le fond, les bancs sont de simples planches reposant sur des objets de récupération, un plafond très haut, deux tentures y sont suspendues, une vieille armoire ancienne, des tas de petits lieux où s’assoir, un canapé, un fauteuil, des chaises, des petites planches entre deux pots de peinture, un zinc où officie un gars sympa qui délivre des morceaux de tartes aux brocolis, de la bière à la pression, des pots de pâtés faits maison… Bref une ambiance chaleureuse, où l’on se retrouve attablé en face d’inconnus qui rapidement devisent avec vous tout en mangeant à belles dents un plat artisanal.

Des jeunes, des moins jeunes et des adolescents.

L’espace se remplit peu à peu jusqu’à devenir plein à craquer (finalement ce n’était pas une mauvaise idée de venir si tôt)

“Les Friches de la Belle de Mai” est un projet culturel se situant sur un ancien ilôt industriel de Marseille qui était la propriété de le SEITA. Il s’agit de grands bâtiments aménagés avec bonheur par les architectes et qui ont conservé leur caractère ancien. De la réhabilitation intelligence. On y trouve une grande quantité de synergies culturelles. C’est un endroit à part dans la région, avec des spectacles de la Rue, des créations contemporaines, du théâtre pour enfants, de la musique, un cabaret café, un restaurant inovant, un chapiteau itinérant, des radios locales etc.

Ça c’est pour l’ambiance de l’avant spectacle. Quelque chose de familial et de sympa.

Le spectacle en lui même était du issu théâtre de masques. Une pièce portée par 4 comédiens : Nicole Choukroun, Catherine Germain, Stéphane Pastor et Laurent Ziserman, écrite et mise en scène par François Cervantés, masques de Didier Mouturat et une musique de Philippe Floch.

Nous pénétrons dans la salle. Le lieu est plein à craquer. Il faut dire que le spectacle a été recommandé par Télérama et que le bouche à oreille a vraiment bien fonctionné

À l’heure annoncée, le noir se fait. Long. 4 personnages apparaissent, sans masque, vêtus comme vous et moi, et nous racontent leur naufrage sur une île, semble-t-il habitée. Le continent est en guerre. Ils sont fatigués et s’interrogent beaucoup.

Et puis, petit à petit c’est la magie : des figures masquées (12 au total), des personnages hauts en couleurs, un texte à la fois dramatique, drolatique, surréaliste, comique… Les masques sont issues de la Comedia Del Arte, mais aussi de la dramaturgie grecque ou japonaise. Leur jeu se déplace entre plusieurs style : marionnettes vivantes, théâtre antique ou contemporain… Le décors est également issu des comédiens sur scène… Par exemple à un moment un arbre est en feu… deux comédiens surgissent avec des foulards rouges et donnent parfaitement l’illusion du feu qui crêpite, à un autre moment, un homme tombe d’une falaise… côté cour l’homme masqué mime la chute… côté jardin, un comédien-marionnettiste montre avec un petit personnage suspendu à une longue perche la chute… On joue ici sur 2 plans… Et la musique et les lumières (superbes!) enveloppent le tout en créant la magie du moment.

Vraiment, un spectacle inouï, du jamais vu !

Il me semble que la Compagnie va se lancer dans une tournée en France. À bon entendeur…

Quelques photos du spectacle sont accessibles ici