Une carotte bien oran­gée ren­con­tra lors d’une séance de cinéma, un navet de la plus belle espèce. Une sorte d’idylle naquit puis vint le temps des pleurs.

Notre pau­vre navet fré­quenta le quar­tier de Mar­seille que l’on appelle Saint Vic­tor. Il regar­dait la cathé­drale et humait le nez en l’air cette odeur si carac­té­ris­ti­que de fleur d’oran­ger. Par nos­tal­gie de sa belle carotte.

Un soir, alors qu’il flâ­nait près du Bar de la Marine, il vit celle qui devait deve­nir son épouse pour la vie : une magni­fi­que navette. Par­fu­mée et goû­teuse. Car­ros­sée comme un pointu de Cal­le­lon­gue. À la chair moel­leuse et cra­quante à la fois. Bor­dée d’arron­dis et de cour­bes oblon­gues.

Il lui offrit un café et se trempa avec elle dans une ambiance bien par­ti­cu­lière. Ici on appelle cela le bon­heur.