La consigne me fait penser à Baudelaire.

Les fleurs du mal pour le bien-être du poète. Son mal-être.

Il ne dort pas assez, le mal.
Il a des idées plein la tête, le bien.

Il est différent, le bien.
Il n'aime pas quand il dit bonjour et qu'on le dédaigne, le mal.

Il aime la spleen, le bien.
Il observe, il imagine, il s'attendrit, le bien
Faisant tournoyer les mots, le bien

Et du mal… Ne restent que les fleurs.

La rue assourdissante autour de moi hurlait.
Longue, mince, en grand deuil, douleur majestueuse,
Une femme passa, d'une main fastueuse
Soulevant, balançant le feston et l'ourlet;

Agile et noble, avec sa jambe de statue.
Moi, je buvais, crispé comme un extravagant,
Dans son oeil, ciel livide où germe l'ouragan,
La douceur qui fascine et le plaisir qui tue.

Un éclair... puis la nuit! - Fugitive beauté
Dont le regard m'a fait soudainement renaître,
Ne te verrai-je plus que dans l'éternité?

Ailleurs, bien loin d'ici! trop tard! jamais peut-être!
Car j'ignore où tu fuis, tu ne sais où je vais,
O toi que j'eusse aimée, ô toi qui le savais![1]

Note

[1] XCIII - À une passante