Ce matin Il est entré dans la salle de réunion. Les gens le regardaient. Il s'est assis et a pris la parole. Il a parlé de gestion, de bases de données, de retour sur investissement, de formation, de tableaux de bord, de communication, de notes de service… Tout cela était sérieux, très sérieux. Il parlait sans regarder le moindre document. Il improvisait parfois. Il donnait la parole. Il plaisantait. Il redevenait sérieux. Un café arrivait. Chacun se servait, touillait le breuvage… Il lançait alors un tour de table. Il se grattait le nez. Les gens écrivaient beaucoup.

Il, lui, les autres et egomaniac finissaient de blablater. On éteignit les lumières. Des conversations se poursuivirent dans le couloir. Une porte se ferma.

Au loin, la personne avec qui il bossait, son adjointe, était anxieuse et toujours très nerveuse. Elle participait, c'est vrai, elle tenait bien son rôle mais elle se demandait si elle pourrait un jour le remplacer dans cet exercice de haute voltige. Ils avaient encore pas mal d'années devant eux. Il faudrait y arriver. Pour l'instant elle bloquait (elle bloguait aussi)

Le soir, harassé de fatigue, il se demandait pourquoi on obligeait les seniors à rester jusqu'à 65 ans et plus. Il aurait tant aimé cultiver son petit jardin, profiter de sa dernière partie de vie et choyer son épouse.