La tâche du pays sera rude dans un contexte socio-économique fragilisé par la crise de 2008 et surtout par l'aberrant système qui a été mis en place pour la création monétaire (je rappelle qu'une dévaluation est un des outils économiques mis à la dispositon des Etats, cet outil n'existe plus (ou presque)).

Ce matin sur une grande radio nationale (publique de surcroît), j'entends un économiste (évidemment néo-libéral) parler aux auditeurs de la dette publique énorme et de préconiser des coupes sombres dans les dépenses souveraines, de conceptualiser la notion d'austérité contrôlée mais aussi de préconiser un élan de croissance (mesurée afin de ne pas faire déraper la dette) afin de permettre un essor de la machine productive. Bref.

Soyons clair. Il ne faut pas donner un même sens à la dette publique (dans un sens de déficit public, c'est cette définition là dont on nous rabat les oreilles dans les media) et aux dépenses publiques. Limiter la dette, telle qu'on nous la ressort à tout bout de champs, ce n'est pas jouer simplement sur les dépenses publiques, c'est aussi regarder les recettes publiques (qui n'ont eu de cesse de s'écrouler durant le dernier quinquenat), c'est aussi s'intéresser au paiement des intérêts d'emprunt.

Plus l'écart entre recettes et dépenses sera grand plus la dette augmentera. CQFD.

Intéressons-nous maintenant aux intérêts d'emprunt des Etats dans ces fameuses dépenses publiques ?

Là, il va falloir dire deux mots sur la création monétaire, cette énormité de nos systèmes économiques mis en place, grosso modo depuis les années 80 et plus encore depuis la création de l'Euro et l'interdiction de la BCE de prêter ditectement aux Etats. La BCE prête au secteur privé à 1% lequel secteur prête aux états dans le meilleurs des cas à 3%, dans le pire (aux grecs) à plus de 20 % !

Le secteur privé financier est tout puissant dans ce domaine.

Il se casse la gueule à cause de risques invraisemblables qu'il prend (les subprimes, les montages spéculatifs) : les états mettent la main à la poche et le sauvent sans aucune contrepartie de contrôle. La Grèce peut faire défaut ? On nous dit : "La France va perdre des milliards et des milliards !". L'Espagne va mal, on nous dit "Il va falloir recapitaliser par des fonds d'états le système bancaire espagnol au risque d'un effet domino sur toute l'Europe !" Mais dans quel monde vit-on ?

Les états ont besoin de liquidités, ce système inique les saignent, les jugent et accroissent encore plus leur main mise sur leur indépendance.

Prenez le temps de visualiser ce petit document assez révélateur sur ce sujet, très pédagogique :

Au fait quand mettra donc en place un audit sérieux des dépenses publiques ? Que représente le poids réel des sommes vertigineuses payées par la France (l'Europe) aux établissements financiers pour faire face à leurs colossales pertes (notamment frelatées) en 2008 ? Qui a acheté ces mauvaises dettes ? Qu'en a-t-on fait ? Se sont-elles volatilisées ? Ont-elles été remboursées ? Ou voir cela ? Comment s'en faire une idée ? Qui payent en dernier ressor ? Les actionnaires ? J'ai un très gros doute là-dessus ? )

Silence radio total sur tous ces points.

J'attends de la nouvelle équipe au pouvoir des éclaircissements sur ces thèmes, j'ai bien entendu "Mon adversaire n'a pas de nom… mon adversaire c'est la finance !"[1]

Note

[1] Deux entorses à ce 366 réels, tâche au lieu de tache, et le nombre de mots qui est six fois trop important