Lors de ma récente visite des Hospices de Beaune, j'ai remarqué que les flacons de l'apothicairerie, rangés avec soin, étiquetés avec élégance, soulignés d'une écriture à l'encre mauve, où la calligraphie danse devant nos yeux, pleins et déliés se répondent comme dans un dialogue muet… étaient bien mystérieux au profane que j'étais.

Ces objets étaient tout à la fois poétiques, étranges et un peu effrayants.

Que ne faisait-on pas absorber à ces pauvres patients de l'époque au nom d'une médecine curative pour des hurluberlus habillés de noir comme pour annoncer la faucheuse ! C'était l'époque qui voulait ça mais ça fait froid dans le dos.

Je me suis attardé devant celui qui contenait du Sang de Dragon me rappelant le Beowulf anglo-saxon, le Cycle de Terremer d' Ursula K. Le Guin ou bien sûr les aventures de Harry Potter où se côtoient le Boutefeu Chinois, le Cornelongue Roumain, le Dent-de-vipère du Pérou, le Noir des Hébrides, l'Opalœil des Antipodes ou le Pansdefer Ukrainien.

Ces créatures gigantesques qui volaient et crachaient du feu sont effrayantes mais aussi fascinantes à plus d'un titre.

Soigner avec un liquide appelé "Sang de Dragon" reste un mystère complet pour moi où vraisemblablement l'incrédulité des malades face à sur désarroi sont du même ordre que les remèdes homéopathiques… du rêve, des sornettes, des billevesée et des attrapes-nigauds.

Mais cela fait fantasmer, croire et le cerveau s'y adapte, devenant l'élément curatif de l'affaire. C'est en soi un remède efficace dans bien des cas.

Le plat c'est beau

J'écris ce billet un peu farfelu et soudain j'ai les paroles du Grand Jacques en tête, obsédantes et si belles :

Avec de l'Italie qui descendrait l'Escaut,
Avec Frida la Blond' quand ell'devient Margot,
Quand les fils de Novembr' nous reviennent en Mai,
Quand la plain'est fumant' et tremble sous Juillet,
Quand le vent est au rir' quand le vent est au blé,
Quand le vent est sud écoutez le chanter,
Le plat pays qui est le mien.