Le jeu du texte court et de la photo mystèrobnique
Principe : un texte court sur la photo qui figure au-dessus.
Les 10 participant(e)s - Version 1.0
Texte jf | Texte de Tisseuse |
Elle
a marché à petits pas, petit patapon. Elle a ouvert
à petits pas, petit patapon. Elle est entrée à
petits pas, petit patapon. Elle s'est avancée à petits
pas, petit patapon. Elle s'est servie à petits pas, petit
patapon. J'ai ouvert à la volée. Je m'habille à petits pas, petit patapon. Je referme à petits pas, petit patapon. Je la rejoins à petits pas, petit patapon. Ma cambrioleuse. |
Le
temps s'écoule, fluide, comme la voix d'un castrat qui nous
parvient d'un autre temps. Voix de gorge quasi surnaturelle tant
son timbre est étrange. Cette voix nous invite à une
longue glissade à l'intérieur de nous même,
dans un espace charnel de notre être fait de vibrations et
de sensations. Enroulements comme ceux d'une magnifique calligraphie
sonore, nous somme pris dans la magie de l'écoute. Tout notre
corps devient réceptif, par chacun des os de notre squelette
nous absorbons le son. Quelle incongruïté à vivre
cette expérience dans ce siècle-ci, avec l'aide du
numérique, me direz-vous ! Mais non, pas de paradoxe, il
suffit de faire appel à notre mémoire sensorielle
collective....à cette inscription en nous depuis longtemps,
comme gravée dans le bois d'un arbre qui aurait traversé
les époques sans ployer. Ce sont nos racines musicales en
quelque sorte ! |
Texte de Claudine | Texte d'Oxygène |
Sur un sentier hivernal enneigé,
Eve, une covergirl en couverture rosée dépitée,
pleure à chaudes larmes son subtil amant de fête
évaporé et se lamente, dépouillée,
sur ses vaporeux vêtements de fête subtilisés...
Elle se souvient à peine qu'ils avaient dansé toute
la soirée au son de musiques anciennes, qu'elle avait certes
bu sans gêne et que, dans une chambre d'hôtel où
se trouvait une jolie clepsydre bleutée, il avait dit l'aimer
... mais ensuite plus rien ... Et maintenant juste ce froid ...
juste cet émoi de se retrouver seule abandonnée
sur cet infernal sentier ... Il restituera alors sans difficulté les vêtements subtilisés, opportun linceul pour le corps importuné de la covergirl découverte et déglacée... Les larmes aux yeux, il dira qu'il voulait juste plaisanter ! |
Dès le début de l’après-midi, elle avait préparé la loge. Pas de fleurs, mais une bouteille de Bourgogne et quatre verres sur un plateau « Art nouveau ». Puis elle s’était faite belle pour le séduire. Et là, le message était tombé sur MSN : « Sommes retenus à la Police aux Frontières avec les musiciens. Concert annulé. Je t’aime. @+ Vladimir » Elle avait refermé le portable et retourné machinalement la clepsydre qu’il lui avait rapportée de Riga. Pensive, elle caressait le bois patiné de sa table de travail. Il lui restait encore 3 semaines avant le 31 décembre et la clôture des inscriptions sur les listes électorales. Cette fois, sa décision était prise. Pour la première fois de sa vie elle irait voter. |
Texte de Mercédes | Texte d'Alain |
Je
voudrais être elle, et traverser le temps avec mon âme
bleue. Rester là, ne plus bouger, juste traverser le temps,
posée ici ou là, mais toujours là, légèrement
déplacée parfois, ou pas du tout, et puis dépoussiérée,
reposée, être belle, bleue, liquide, fragile, immuable.
En perpétuel mouvement, au dedans du temps. |
J'ai toujours été handicapé
avec la musique ... Il me faut faire un tel effort pour qu'elle
me parle, même un tout petit peu … sans que je comprenne
grand-chose d’ailleurs. Han, … J'ai envie d'y aller… Au concert ??? |
Texte de Samantdi | Texte de Meerkat |
Léonore
avait pris prétexte du Festival de Musiques Anciennes pour
retourner à Marseille. Le coeur battant, elle regardait le
billet posé sur son bureau, tout près de son ordinateur.
Le concert qu'elle avait choisi devait se dérouler dans la crypte de la Basilique du Sacré-Coeur. "Rencontre autour de la Mandoline" ... Ma mandoline, mon colibri. Elle entendait sa voix rieuse, assourdie par l'emprise cotonneuse des années. Marseille. Elle l'avait si souvent retrouvé là, sur le quai de la gare Saint-Charles, la ville de leurs retrouvailles, quand ils descendaient enlacés le Cours Belsunce. C'est à Marseille qu'il lui avait offert la clepsydre bleue, son objet fétiche était maintenant sous ses yeux, à portée de main, tout près du billet de concert. Elle savait déjà ce qu'elle lui dirait. Elle avait tourné et retourné cette question dans sa tête : "Es-tu allé au Musée de l'Agora à Athènes ou m'as-tu attendue ?" |
Cette
invitation posée au coin de mon bureau me nargue. Comment
cet homme peut-il me demander de l’accompagner à un
concert de musique ancienne ? Je déteste la musique ancienne.
Décidément, il me connaît bien mal, s’il
s’imagine que, pour le seul plaisir d’être en
sa compagnie, je vais supporter un interminable concerto de clavecin.
Devrais-je m’attacher à un tel homme ? Que ne m’a-t-il
proposé d’aller découvrir le rap de Keny Arkana,
elle est pourtant de Marseille ? Evidemment, ce serait l’occasion de renouer avec une ville où je n’ai plus mis les pieds depuis si longtemps. Marseille, le berceau de ma famille maternelle. Ah, aller flâner vers le Panier, pousser jusqu’aux Goudes et qui sait descendre vers la mer en sautant de rochers en rochers, taquiner un oursin, rêver en voyant un pointu quitter le Vieux Port… Clepsydre, ma belle amie bleue, que me souffles-tu à l’oreille ? Je suis bien d’accord avec toi, ma décision est prise, je largue cet individu et ses soporifiques concerts, je saute dans le train et je cours revoir Marseille. |
Texte de Douja | Texte de laparhasard |
Goutte
à goutte, le temps s’égoutte dans la clepsydre
bleue. Elle la surveille du coin de l’œil, cette horrible
chose qui lui rappelle combien elle est en retard. Mais que voulez-vous
? C’est pas toujours évident de rédiger un texte
en format court avec un cerveau pris dans les brumes d’un
temps chagrin, tout en se préparant pour assister à
un concert de musiques anciennes. « Je serais jamais à
l’heure !. Un concert de cette qualité, cela ne se
manque pas ! » se dit-elle. « Le concert ou le texte
? Faut choisir ma fille !» « Eh bien, ce sera les deux.
Et toc pour la clepsydre. Ce sera un texte sur le concert, sur les
impressions d’après spectacle. Il n’en sera que
plus authentique ». Et puis, il y a Marseille. C’est
l’occasion parfaite pour découvrir pleinement les charmes
de la cité phocéenne, la première visite ayant
été si décevante. « N’oublie pas
les photos et les mots d’Obni ! T’auras pas meilleur
guide ! Et le billet » L’imperturbable clepsydre égraine
les toutes dernières gouttes sur la porte fermée à
la volée. |
Ré
mi il est assis à son pupitre en bois patiné, me tourne
le dos et je n'apercois que son profil, je devine le bleu de son
regard. d'abord un fa puis un si maladroit, je devine un do mais
je met un bémol je ne suis pas sure. Remi répéte
sa gamme mais je n'entends plus ces notes. Je le regarde et je réalise
que sont concentrés dans ces deux notes tous ce que j'aime.
C'est donc pour cela que chaque fois que je l'appelle me vient une
terrible envie de chanter... |
Texte d'Obni |
Je regarde cette clepsydre un peu magique. Elle est bleue comme une orange. Mais qu'est-ce qui pourrait la rendre encore plus belle ? Plus bleue ? Plus orange ? Qu'est-ce qui pourrait faire que le temps s'immobilise un peu ? Peut-être faudait-il la décorer ? Avec quelques textes créés par le plaisir de partager ? Oui… Je tiens une bonne idée. C'est une idée qui pourrait faire son chemin… Et si…Je demandais…à… |