Oui, c'est à toi que je parle.

Arrêtes-toi un instant, ne lis plus ce texte. ! Si lis-le ! Mais autrement ! Écoutes-toi. Fermes les yeux. Fais la pause. Les blogues, ce n'est que du virtuel.

Toi, c'est la réalité.

Je te surprends ? Relis les mots que je viens d'écrire.
Douillettement installé(e) sur un sofa
Ou sur un siège qui pivote.
C'est important qu'à cet instant tu prennes du temps.

Tu lis : "Tu entrouvres tes lèvres, allumes une cigarette blonde."

Et justement ta bouche n'est pas close et des volutes se répandent, ou devraient se répandre… ou pourraient se répandre… si tu n'avais pas arrêté, ou si tu avais été comme l'autre d'en face. Celui que tu croises dans l'ascenseur. Celle qui boude. Les vacanciers de l'autre fois.

Quand je dis des volutes, j'utilise une image. En fait, c'est déjà de la fumée ou des idées qui vagabondent. C'est comme ça. Les choses dérivent vite.

Le silence.

Mais qu'est-ce qui lui prend ?

Voilà qu'il écrit sur le silence des blogues.

La musique des hauts-parleurs… te fait frissonner.
C'est ta musique
Ton monde.

Entends-tu le frisson de la plume qui glisse ?
Les cordes que j'égrène
Le tic-tac de l'horloge
Mes soupirs et le battement de mon cœur ?

Ton cœur aussi bat. Nous faisons partie du monde des battants, ceux qui vibrent en permanence.

Tu regardes mon œil qui rougit un peu
Tu mouchoirdes, tu griffonnes un carnet
Tu possèdes le geste lent
Tu te lèves, tu soupires.

ça t'irrite.

Ce texte t'irrite. Tu n'y comprends rien. Ou alors tu comprends des choses. Des choses qui dérangent.

Mais qui dérange qui ?

Moi ? Toi ? Les autres ?

Tu réalises que tu as envie à ton tour
D'écrire.

Alors, tu prends une feuille blanche
Et tu rédiges d'un seul trait.

"J'ai si longtemps rêvé d'île isolée,
J'ai si longtemps imaginé… la liberté"

Soudain, le labyrinthe s'épaissit.

Je m'arrête d'écrire pour te lire.