Partant du raisonnement qu'il n'y a aucun nombre parfait impair, je décidai un jour d'épouser la plus belle du village. Marie était une fille que j'aimais en secret depuis la nuit des temps.

Lorsqu'arriva notre première enfant, nous fûmes obligés d'adopter Luc à l'orphelinat. Nous le fîmes le jour de la naissance de notre fille. Nous devînmes à ce moment-là quatre.

Quatre c'était bien. C'était pair, mais ce n'était pas parfait puisque 4 = 1+3

Il fallait attendre… Car nous ne voulions pas d'autres d'enfants. Je restai prostré de longues heures… À attendre… La perfection.

Vint le jour maudit où Luc rencontra Tatiana… Et nous devinrent imparfaits et impairs… Franchement ! J'en perdis l'appétit. Je devins neurasthénique.

Et je ne pus l'avouer au curé de ma paroisse, j'étais trop mécréant pour cela. Et puis, comment lui avouer… Que rétrospectivement, l'impair me manquait ! L'impair passait et me manquait. Quel jeu diabolique.

Le jour de la naissance de mon petit fils, Hector, nous devînmes 6. Oh joie ! Alléluia ! Eurêka ! Parfaits et pairs [1]!! (Et même grand pair !)

Notes

[1] (Un nombre parfait est un entier naturel égal à la somme de ses diviseurs propres (c'est-à-dire, y compris 1 mais excepté lui-même) par exemple 6=3+2+1 est parfait. Ceci est une des nombreuses conjectures non encore résolues. Des initiatives de résolution, ici même ?