En 1994, j’ai découvert la course de l’Algernon qui se déroule à Marseille au mois d’Octobre. À cette époque-là, je courrais beaucoup. Je multipliais les kilomètres un chrono déclenché, espérant la performance et le dépassement.

Et puis vint cette année 1994. J’ai découvert cette épreuve, j’ai découvert aussi le roman Des fleurs pour Algernon et ma façon de me dépasser sur l’asphalte devint différente. Ma façon de voir les choses se modifia radicalement. Je courrais pour moi et pour les autres. Et le chrono je m’en fichais comme de la dernière pluie !

Cette épreuve de solidarité entre valides et non valides se déroule le long des plages du Prado à Marseille sur 3 distances : 5km, 10 Km ou 16 Km.

Tous les ans, j’éprouve une énorme joie d’y participer. Encourager ceux qui en ont besoin, les aider, leur montrer que je souffre aussi, partager les rires, écouter les tambours qui pulsent au rythme des cœurs qui battent, taper dans les mains pour attendre le départ, échanger un regard, donner la main, parler, puis courir, s’essouffler, être aux côtés d’une personne en fauteuil qui m’encourage à mon tour, être à côté… Être pareil dans cette souffrance-là. Combattre l’envie d’arrêter parce qu’il ne faut pas s’arrêter, ralentir puis repartir et encourager à nouveau d’autres qui en ont besoin.

Cette épreuve sportive, car il s’agit d’une réelle épreuve sportive, est d’une richesse infinie..

J’y participerais tant que ma vie, mon souffle et mes coronaires me le permettront.

Cette année, ce fut à nouveau un régal. Merci à toutes et à tous, bénévoles, participant(e)s, organisateurs !