Dans une nuit épicée

Des méandres capiteux,
Des radeaux ivres,
Des bateaux amarrés,
Des palmeraies étiolées,
Et des néons aux accents de grillons.

Barbarie de l'instant,
Diésel, flaques irisées,
Naissance du bruit du matin,
Le silence des étreintes éreintées
L'entends-tu ?

L'entends-tu toi qui me lis ?

J’erre encore et encore vers la mer irréelle.

Mon lieu des éthers, mes sables émouvants,
Mes plaisirs flous et doux.

Les longues jambes de l’ennui,
Sont ses couleurs éparses.

Ah ! Ce long moment à regarder les étoiles !

Me rapproche des feuilles palmées,
Des regards absents, des pauses,
Des rades raides qui ricochent, des îles ivres et des ruelles ruisselantes,
De parfums d'aube…

J’aime imaginer les petites criques,
La couleur des murs,
L'ocre, le bleu et le blanc mêlés,
Puis les sentiers qui cheminent,
Les pierres sur le sol,
Les baous, les bergeries, les puits.

Un seau que l’on monte,
Une margelle,
La soif, la clapotis, la chute,
Un claquement.

Dans une nuit de cendre,
De serpolet, de thym, de clématites,
De cistes duveteux, de valérianes,
De centaurées, d’ombres éparses,
De citernes assoiffées,
De pins et de rochers,
Les chèvrefeuilles comme des lianes.

Des animaux végétaux.

Dans une nuit qui s’achève…

J’attends l’aube,
Tel un chat aux abois
Les yeux guettant les phares d’une auto.

(17 Mai 2015 revu le 21 Mai 2019)