(il s'agit ici d'un des brouillons du 1er texte… que j'ai publié)

Sur la route qui longe la Loue, puis le Val d’Aon,
j’ai pu admirer les toitures en tuiles vernissées et les clochers aux formes arrondies.
C’est un début prometteur.

J’ai passé Baumes les Dames presque sans m’en rendre compte.
J’aurais du plus me couvrir.
Cette tenue d’indien Cheyenne est légère, seuls les mocassins fourrés tiennent chauds.
Le petit tambour à figurine de bison m’encombre un peu mais mon âme en a besoin.
Les peintures sur le visage me plaisent. Deux lignes bleues sur le front et un zébra sur la joue.

L’air est frais en ce début de septembre.
Qui suis-je ? Un indien ?

Suis-je ?

Je ne sais pas.
C’est comme si je m’étais perdu dans une nuit d’épouvante sortie d’une fracture temporelle glaciale.
Une seule chose me hante : un regard doux me fixe.
Intensément.

La silhouette qui se dessine dans mes rêves me prend la main.
Maladroitement. Comme par erreur.
C’est un phare marin dans ma nuit de ténèbres.

Ma Harley Davidson bleue turquoise pétarade et mon casque à visière orange fluo sur laquelle trône une feuille d’arbre me donne sans doute un drôle d’air penché.
Ça me rappelle Italo.
Qui est-ce cet Italo dont le prénom surgit tel un diable ?

Encore quelques lacets et l’auberge apparaîtra.

On m’a dit que ce séjour pourrait me faire du bien.

On… c’est le Docteur Lee-Thomson. Une personne sortie de nulle part.

Quand son oeil me fixe à travers son monocle mauve, et qu'elle fait pulser le pendule devant mes yeux, je sombre dans une nuit étrange.


L’aubergiste, une personne sympathique qui irradie la gentillesse et l’empathie m’accueille.
C’est étonnant cette odeur de cannelle et de pain brioché qu’elle dégage !
Elle ressemble un peu à ces dessins de Folon.... il y a de la couleur et du mystère.


Ma chambre est agréable et spacieuse.
Une bouteille de Crémant du Jura est dressée avec un verre.

Belle attention.

Quelques fleurs de gentiane en papier crépon, c’est original.
J’attends le bruit d’une horloge comtoise au loin.
Pour l’instant, je n’ai encore rencontré personne.

Il me semble que la terrasse est commune à plusieurs chambres.
J’ai cru voir un oiseau coloré. Était-ce mon imagination ?

C’est calme.

Je médite un peu, j’observe le ciel, j’hume l’air et je bois à même la gourde, du jus de purin d’orties.
Je l’ai aromatisé au kirsch pour le goût.

Un arrosoir d’eau, une cuillère à soupe de kirsch de Fougerolles et deux bons kilos d’orties.
J’en bois presque tout le temps.

Je vais sans doute dormir. Ce voyage m’a épuisé.

Ça y est. Mela Brinderbe est là.

C’est quoi ce prénom à la noix ?


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