La cinquième personne qui va vous parler sera une femme entre deux âges. Ne me demandez pas pourquoi je le sais, mais c'est ainsi.

Elle portera une robe rouge abricot, une écharpe bleu émeraude sera nouée autour de son cou et une fleur jaune topaze ornera ses cheveux.

Je la connais bien.

C'est la fille du puisatier et la femme du boulanger. La mère d'Anaïs aussi.

Elle répond au joli prénom d'Angèle et côtoie le ciel du haut de son nuage.

Elle vous dira ceci :"Ce que j’écoutais, ce que je guettais, c’était les mots : car j’avais la passion des mots ; en secret, sur un petit carnet, j’en faisais une collection, comme d’autres font pour les timbres. J’adorais grenade, fumée, bourru, vermoulu et surtout manivelle : et je me les répétais souvent quand j’étais seul, pour le plaisir de les dire.."[1]

Mais peut-être que je me trompe.[2]

Notes

[1] Texte de Marcel Pagnol in La passion des mots

[2] Mais ça serait dommage