J'ai écrit il y a peu ici, toute la joie et le bonheur partagé d'un repas qui avait été organisé pour les familles et les patients de l'Unité Alzheimer où réside ma mère.

J'avais écrit alors à la Directrice de cet établissement pour coucher sur du papier tout ce que j'avais ressenti et l'émotion qui était née ce jour là.

J'avais insisté sur la qualité des échanges, le travail du personnel, son implication et son dévouement jour et nuit.

Hier, lorsque je suis arrivé, les personnes que je croise tout le temps, étaient heureuses. L'équipe médicale, les aides-soignantes, les personnes qui sont là (parfois des bénévoles)

Elles se sont approchées de moi et ont parlé de cette lettre, des progrès de ma mère (très minces mais toute petite avancée est un soulagement), de l'esprit familial qui règne ici, de l'amour qu'elles portent aux patient(e)s… La lettre avait été affichée et cela leur a fait plaisir de lire ces mots.

Elles ont souligné qu'elles se sentaient un peu comme avec des personnes d'une seule famille.

Hier, ma mère était sereine, souriante…

Elle parlait comme à son habitude sans discontinuer, propos incohérents, presque pas de regards échangés ni même d'interactions avec moi.

Sauf, le contact. Physique. Humain. Un simple petit geste.

J'ai posé à plusieurs reprises ma main sur son épaule en apaisement, en lien.

À chaque fois, elle s'est retournée vers moi et a souri. S'arrêtant de parler et échangeant un regard.

Elle interagissait.

C'est peu mais ça fait du bien. Petites taches de couleurs dans un monde si sombre…

Colors