Dans une nuit épicée
De méandres capiteux,
De radeaux ivres,
De bateaux amarrés,
De palmeraies étiolées,
Et de néons aux accents de grillons.

Barbarie des instants,
Diésel, flaques irisées,
Naissance du bruit du matin,
Silence des étreintes.

J’erre vers une mer irréelle.

C’est le lieu des éthers, des sables émouvants,
Des plaisirs flous et doux,
Des longues jambes de l’ennui,
Couleurs d'ambiances éparses

Moments où regarder les étoiles,
Me rapproche des feuilles palmées,
Des regards absents, des pauses,
Des rades raides, des îles et des ruelles,

J’aime imaginer les petites criques,
La couleur des murs,
Les sentiers qui cheminent,
Les pierres sur le sol,
Les baous, les bergeries, les puits.

Le seau que l’on monte,
La margelle,
La soif, la clapotis, la chute,
Le claquement.

Dans une nuit de cendre,
De serpolet, de thym, de clématites,
De cistes duveteux, de valérianes,
De centaurées, d’ombres éparses,
De citernes assoiffées,
De pins sur les rochers,
De Chèvrefeuilles comme des lianes.

Dans une nuit qui s’achève…

J’attends l’aube comme un chat aux abois
Au centre d’une route,
Les yeux guettant les phares d’une auto.

(texte de 2015)