Son nom brille dans le ciel.

Et Paul dans un soupir
Lui dit : "A demain !"

Il part sans se retourner. Préoccupé par sa petite vie sage.

Pendant ce temps, elle brasse de l'air
Et s'imagine jetée d'un piedestral.

Seule, elle pleure. Se déshabille par dépit. Furieuse...
Elle plonge sur son lit. S'y allonge nue.
Parsemant de vêtements la chambre vacillante.
Splendide corps qui pulse, qui s'offre, qui attend l'échange.

Alors,
Son cou de biche s'étire dans un geste charnel
Puis, docile, elle caresse ses méches veules,
Se ceint d'un voile tactile,
En arrêt au lendemain, immobile
Sa poigne est une virtuose des sens cachés.

Un sourire s'esquisse maintenant. Ses lèvres s'entrouvrent.
Songe noueux d'une enfance dans une moche ville.

Elle accélère désormais, Cécile lui évoque une envie
Et s'attire, s'étire encore, se titille, se tiédit, joue sa timide, devient molle et hérissée de frissons
Comme la hanche d'un hautbois se pourlèche
Elle fait ce qu'elle veut, de sa chute d'airain
Lascive et progressive. Petites avancées. Un arrêt ici. Une langueur là.

Elle se perd dans son magique lit aux risques calculés
Elle doit être virtuose, virtuelle, vivante puis vidée.
Elle crie. Elle savoure.

Elle joue immobilement comme pour faire durer l'instant coloré. Celui qui est hors du temps.
Coeur qui bat fort dans sa poitrine. Ombres de chine sur sa silhouette fatiguée. Ondes vitales qui s'effilochent dans un drapé de sueur et de perles de rosée sorties du nid douillet.

Elle s'endort dans un souffle assouvi.