La scène se passe dans le grand amphithéâtre de la Sorbonne. Un professeur à l'air hautain s'adresse à un thésard qui vient de finir son prêche sa soutenance avec brio.

À droite, un moine tibétain. À gauche, un lampadaire avec un chapeau orange.

Une forte odeur de naphtaline rode autour de la coupole. Une jeune fille est assise au premier rang. Elle regarde son genou en faisant tourner ses doigts dans ses cheveux.

Plus loin, deux artichauds sont posés sur une petite table en bois de loupe du Brésil. Il y a aussi une burette d'huile d'olives et un compotier de mirabelles.

On entend au dehors, le son d'un bandonéon, mal accordé. (la jeune fille me souffle "mal entubé"... ce qui n'est pas bien valorisant pour cet instrument merveilleux.... je lui lance un regard surpris)

Peut-être pleut-il, car les semelles des chaussures du moine sont humides.

Une voix de stentor me ramène à la réalité.

- Commentez ! Mais commentez !

- Ah ? Mais comment t'es toi ?

- Commentez toi ?

- No comment. Tais-toi.

Je tourne les talons et m'en vais. (un sculpteur ma racontera plus tard que tourner l'étalon est très difficile. Je fais à ce moment là le rapprochement avec mon départ de la Sorbonne... et j'écris ce texte.)