Thrace.

Une fête en l'honneur de la famille aux ciments. Il faut chaud. Cliché pris à la fin de la soirée. À l'heure où les joueurs de bouzouki ont rangé leur instrument, ivres qu'ils sont d'avoir trop joués.

Je me souviens de l'odeur encore très présente de l'agneau grillé.

À ce moment de la soirée, le pope était enfin parti avec sa famille. Ils avaient chanté et dansé, en agitant leur komboloï de bois rouge . La nuit répandait son ciel étoilé. On pouvait voir Orion et Bételgeuse qui brillaient à en faire péter la rétine des mômes, les yeux fixés vers le zénith. Je restais encore là. Entre sommeil et veille.

L'odeur de l'ouzo "secco" c'était volatilisé durant les danses et les coups de feu en l'air. C'est à ce moment précis que l'on comprend que c'est fini. Vraiment fini.

Là, c'était donc juste après. Rien que le calme… Le ciel… la serveuse qui ne voulait pas que je l'aide… l'esprit embué… le cœur qui battait toujours… ça pinçait dèjà un peu dans la poitrine et dans le dos… Ma respiration arythmique pulsait tel un poisson qui manque d'air

Au moment où j'écris ces mots… ça pince encore… et je me dis que ça va recommencer… Alors reviendrai-je un jour ici ? Je ne sais pas. J'aimerai tant.

Si je n'y suis plus… mon âme y sera.