- La vengeance est un plat qui se mange froid, lui dit-elle en lui apportant un plat de daube qui fumait.
- Tu es bête comme tes pieds, lui retorqua le maître-chanteur
- Tout effet a une cause, murmura-t-elle, en jetant un regard au chat
- Une chose ne peut pas à la fois être et ne pas être, miaula le chat Aristote.[1]

- Quand ça tient dans la main, ça tient dans la main. Gloussa l'autre chat nommé Coluche.[2]

À l'étage un masque vénitien contemple le contenu du coffre, l'ombre d'une main gantée de cuir noir saisit le paquet de missives au milieu des lingots; le geste sûr elle le dépose en douceur dans l'âtre rougeoyante; le feu s'éveille, frôle, goûte le papier velin, lèche l'encre carmin, et soudain, aussi brutalement qu'un juge rendant son verdict, les flammes dévorent l'offrande dans un bruissement vorace
La voix du masque chuchote :
- Tu aurais dû le savoir, il ne faut pas se confesser au renard..
La souris sa complice murmure:
- Qui veut vivre à Rome ne doit pas se quereller avec le Pape
- Quae sunt Caesaris Caesari.. commente Aristote arrivé précipitamment
Et Coluche d'apostropher le grec miteux
- Et ça veut dire quoi ?
- Il faut rendre à César ce qui appartient à César
- pfff .. rien ne vaut kitetkat répond Coluche en matant la souris..[3]

Le repas touchait à sa fin. La plupart des convives dançaient. Marc et Pierre, restés seuls à leur table, jouaient aux cartes, l'enjeu était le dernier dessert chocolaté de ce repas de mariage succulent sur toute la ligne. L'ennui, c'est que Marc avait vu son adversaire tricher, et quand ce dernier leva les bras au ciel, réjoui par la victoire, le premier se saisit de la mousse au chocolat et se régala devant son ami hébété, maintenant les bras ballants.

- La victoire va au vainqueur ! Rends-moi ça Marc !!
- Oula, t'es tellement bourré que t'inventes des proverbes maintenant??
- Oui et alors??
- Moi j'en ai un vrai pour toi : Pierre qui roule n'amasse pas mousse ![4]

Acte I, scène 2

Un boudoir tapissé d'un épais velours de chat, couleur pattes. Aristote est sorti porter la bonne parole ailleurs. Un troisième chat, persan jusqu'au bout du regard, émerge d'un panier moelleux dans lequel il dormait, masqué à la vue des spectateurs. Il s'étire, bâille. Une servante entre sur scène et dépose une assiette en faïence de Sèvres, richement décorée, devant le chat. Celui-ci renifle mollement son repas et commence à l'ingérer en déglutissant bruyamment. Coluche, visiblement affamé, cherche à lui soutirer quelque nourriture.

- Allez, Raminagrobis, ne sois pas chien. Quand il y en a pour un, il y en a pour deux.
- Et jamais deux sans trois ! On connaît la chanson...
- J'ai toujours été bon comme la romaine avec toi !
- Eh bien, à bon chat, bon rat !

Coluche change alors de stratégie et cherche à attendrir Raminagrobis.

- Ramina, j'ai un rêve merveilleux. Ramina, nous étions partis tous les deux...
- Partir, c'est mourir un peu, rétorqua Raminagrobis d'un ton qui n'admettait aucune réponse.
- Et si je te racontais de bonnes blagues en échange d'un peu de ta pâtée ? Un rire vaut bien un bon steak !
- Je ne laisserai pas la voix au chat pitre !
- Alors, tournons la page, soupira Coluche avec lassitude, gagnant la sortie...[5]

La nuit était venue quand il lui dit :
Vas-tu jeter ton bonnet par-dessus les moulins?
Seulement si tu m'envoies un poulet demain..., répondit-elle.
Il ne faut jamais remettre au lendemain ce que l'on peut faire le jour-même.
Justement, il fait nuit, demain est un autre jour...[6]

Notes

[1] Obni

[2] Luciole

[3] jf

[4] Cédric

[5] Tant-Bourrin

[6] Samantdi