La pre­mière fois que je suis entré dans ce lieu aux allu­res inter­lo­pes, tu étais à mes côtés, tes rubans au vent, ta robe vapo­reuse, ton mas­cara embrumé et tes cour­bes éva­si­ves. Je t’aimais tel­le­ment.

Tu con­nais­sais l’endroit, tu m’as appris le kir absin­the, le juke-box, l’envie de te ser­rer la main et de dan­ser la java des apa­ches, de res­pec­ter la patine du bois des chai­ses, de m’enivrer avec les nar­gui­lés aux odeurs aérien­nes, d’atten­dre le moment de jouis­sance dans la petite pièce der­rière le zinc, et de boire avec délice du picon gre­na­dine en riant de sa règle des 4/3 …

Puis il y eut cette bagarre pour un regard de tra­vers. Le type res­sem­blait à Séba­tien Cha­bal… Alors j’ai du sor­tir la scie sau­teuse et l’enclume de bronze ! Et je n’ai pas raté l’essai ! J’ai tiré droit au milieu des poteaux !

Aujourd’hui, je regarde les bar­reaux et je mau­dis ce lieu !