Chez moi le décalage horaire se manifeste de plusieurs façons. Comme pour un rituel.

Tout d'abord, une poussée d'urticaire me ravine le cou, le torse, la jambe gauche et la main droite. Je me gratte à n'en plus finir. Ma voisine me plaint. Le facteur me demande de mes nouvelles et mon percepteur me parle avec un masque à gaz pour éviter la contagion. Ce moment est difficile. Il peut varier entre quelques jours et deux ou trois semaines. Dans ce cas, le facteur sonne toujours deux fois. Allez savoir pourquoi !

Ensuite, le désir de boire du thé. Pas n'importe lequel. Du thé à la bergamote. J'ai essayé une fois de déguster du thé avec l'amante. Ça ne m'a pas soulagé du tout. Il faut dire que je me suis planté, j'ai bu du thé à l'amiante. Et cela ne m'a pas fait sourire ! J'ai dit au livreur de pizzas que les plaisanteries les plus courtes ne sont pas toujours les meilleures !

Enfin, ultime phase : les démangeaisons sonores au niveau des épaules, du plexus solaire, des lobes d'oreille, des sourcils et du menton. Seul remède: consulter une agence de voyages et prévoir une destination pour de futures vacances. Là ça enlève mon stress et tout va bien. Attention, ne pas confondre une agence de voyages avec une agence de mannequins… Quoique… Ici, il n'y a pas de stress mais parfois détresse.

La détresse des tresses en quelque sorte.

Quelle heure est-il chez toi ? Pour moi le prochain vol part dans dix minutes et j'en ai marre ! J'écris sur un calepin à tranche dorée, offert par un styliste français.

Les mots bruissent dans ma tête comme un vaporisateur.