Je trouve que la contrainte du jour est tirée par les cheveux et qu'elle tombe comme un cheveu sur la soupe.

Vous dire que j'aime les cheveux est une évidence puisque j'ai révélé il y a peu que je portais dans ma jeunesse une longue crinière qui virevoltait dans le vent [1], j'adorais les jeunes demoiselles à longs cheveux de lin, bruns, roux, châtains… les fleurs dans leurs mèches éparses me faisaient rêver et me permettaient d'écrire de longs poèmes enflammés.

Les belles promenaient leurs doigts fins dans cette toison lumineuse… À un cheveu près, elles se transformaient en fée, elfe, magicienne…

Je préférais les ondes plutôt que des cheveux raides comme des baguettes de tambour, je ne detestais pas les cheveux en broussailles…

À cette époque, une simple épingle à cheveux offerte devenait un trophée que je pouvais garder longtemps dans ma trousse à stylos, le petit objet se transformait alors au grès de mes humeurs en totem, en révélateur de poèmes…

Ce que je préfère maintenant et depuis très longtemps, ce sont les cheveux de ma douce, parce qu'au delà de ces apparences finalement assez futiles, il y a le cœur.

Ma douce possède une longue et belle chevelure dans son cœur, dans son âme. Maintenant je sais que c'est cela le plus important.

Note

[1] ce qui n'était pas très agréable lorsque le Mistral décorne les bœufs, les oliviers et les poubelles de rue