Vous ai-je dit que jadis je fus compositeur de musique de chambre ? J'ai à mon actif plusieurs sonates, un quatuor, quelques motets et de nombreux morceaux pour cordes, choristes et viole de galbe.
La musique de chambre a ceci d'attendrissant qu'elle comporte plusieurs airs. Elle se joue la jambe en avant et le buste bien droit.
Cette musique de chambre à airs se distingue de la musique symphonique car au-delà de son côté sonore, elle possède une gamme de couleurs qui oscillent entre gris clair et gris foncé sur les téléviseurs du temps de Zitrone [1]
Un copain daltonien me faisait la remarque -il y a peu- que cette musique ne devait pas s'ébrouer en demi-teinte mais avec une pinte de bière à la main. Il avait dans la tête des tas de dièses, de ceux qui diminuent une note de service, par rupture administro-musicologique.
Comme je compris "avec une plainte de vert à la main", je fis sournoisement remarquer que seuls les chefs opéraient encore de nos jours à la baguette.
Il me rétorqua que tout ceci était bien français ! Qu'il ne manquait que le frometon et le petit ballon pour se retrouver en plein cliché.
Je fus d'accord -majeur d'icelui- et comme cela était opportun je découvris le chef de mon béret rouge, bistre, cambouis et bleu. [2]
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