[1]

Il est un chemin qui obombre mille couleurs, mille galets, mille grains de sable, témoin des ombres presque égarées. Je trouve que cet instant les rend incroyablement présentes et vivantes. Des ombres lumineuses en quelque sorte.

Et puis il y a le silence des pas.

Qui l'étreignent, le façonnent, l'émancipent aux quatre coins de la Méditerranée. Il semble être né d'une caresse du vent : ici le levant, là le vent marin, plus loin le mistral ou le vent d'autan, ailleurs le vent du midi et le zéphyr.

Ce chemin est comme un hommage au temps. Des petits moments pour aimer, un grand saut pour mourir ou perdre la mémoire. Ces miettes de secondes qui forment une vie.

Tout s'éparpille : les senteurs, les images, les mots.

La Grande Oublieuse le sait.

Elle ne m'empêchera pas d'écrire. Un jour je ne le ferai que dans ma tête seulement.

Note

[1] Œuvre de Chantal Viroulaud - Plasticienne - Le Chemin - Entre-Mer, Entre-Terre