Notre quotidien à tous ce sont ces rencontres fugaces avec des gens occupés, préoccupés, somnolents, rieurs, tristes, nonchalants, blasés, hystériques, volubiles, tirés à 4 épingles, teeshirtisés, minijupés, manteauisés, blackboulés ou tout simplement invisibles.

C'est à ceux-là que je m'adresse.

Parlons-en.

Hier, je m'assieds sur le banc en attendant le métro.

Une jeune dame charmante me demande si elle peut s'asseoir à mes côtés.

Je lui réponds

- Mais bien sûr.

Elle commence à raconter ses problèmes, sa vie, son dernier repas, son problème de dos chronique, son compagnon qui la délaisse un peu, son envie d'aller en Islande voir les geysers…

Elle échange beaucoup. Fait des gestes qui tournoient dans l'air. Regarde à droite, à gauche, secoue ses cheveux, s'arrange une mèche, gribouille quelques mots sur un papier, se trémousse beaucoup, fait jouer sa bretelle de chemisier, range ses gants dans son sac, se gratte le nez, dévisage un jeune type qui passe devant elle…

Le métro arrive. Je me lève. Je la regarde et lui sourit. Elle reste là, un téléphone ancré sur ses oreilles via un un petit dispositif qui ressemble à un appareil pour personne mal entendante comme on dit de nos jours.

En fait, elle ne me parlait pas, elle utilisait un téléphone bluetooth depuis le début, et moi je tapotais sur mon smartphone.

La vie est ainsi faite. On communique beaucoup. On tweete plein de trucs inutiles, on facebooke pour un oui, pour un non. On partage, merde !

Brassens n'avait pas prévu ça dans sa chanson en parlant des Passantes. Complètement has been cette chanson de vieux cons !