Comment expliquer l'amour que je voue aux îles en général, et à celles qui se trouvent sur la Mare Nostrum en particulier ?
Je vais parler des îles Baléares, de Majorque et de ce séjour fabuleux que nous venons de vivre avec ma douce, auprès d'êtres d'exception.
Une île c'est d'abord les gens qui y habitent, les amis rayonnants. Communicatifs. De celles et ceux que l'on connaît depuis toujours, dont les yeux pétillent, dont les idées foisonnent, les histoires de vie qui s'incarnent avec délicatesse, dont le partage se raconte autour de récits, de silences, de saveurs et de regards…
Ce sont des couleurs qui dévalent la lumière ambiante comme une cascade de fragrances et de nuances Pantone® qui auraient perdu le sens de la mesure… Ici le paysage est intérieur, extérieur et imaginaire… Selon l'heure et le lieu. Le dedans du dehors, comme un Zeimbekiko grec, où l'on danse -non pas pour se montrer mais- pour faire un tout avec l'instant. Être. Un zeimbekiko dans le regard.
Ici, j'ai eu l'impression que face à la nature, le regard se perdait dans un silence plein. L'instant est unique. On oublie les philosophes pompeux de nos plateaux de télévision pour retrouver le vrai sens de l'interrogation. Comment décrypter plus encore ce que l'on voit. En humant l'air tel un animal ? En gardant une empreinte dans son cortex cérébral ? En se taisant pour se faire petit face à ce que l'on ressent. Tout à la fois sans doute mais cela ne s'apprend pas, ni même ne se décrit. Tel est le mystère.
Partout ce mystère. La flore bien sûr, les vêtements, les tissus, la poterie, les étals sur les marchés, l'harmonie.
Couleurs dans la ville, temps un peu à l'arrêt, bien être. La saveur des plats cuisinés, des vins, des nectars… Les fruits sur les arbres (les grenades, les oranges, les mandarines, les citrons, les kakis, les coings…).
Montagne, roche percée, chèvres sauvages, petit gecko sur le mur, lieu de méditation et de retour vers soi. Majorque c'est tout cela pour moi.
Paysage près de Valdemossa où Georges Sand et Frédéric Chopin séjournèrent jadis.
Roche percée près du Port de Sóller.
Cette ultime impression de voyage est une photo volée. Un patio à l'abri des regards. Un oasis en pleine ville. On imagine des feulements, des murmures, des pas coulés…
Les îles demeurent et ne se dévoilent que lentement… Le rythme des oliviers noueux et centenaires.
J'ai souvent l'impression de ne lire que des triples croches… Mais le silence, la pause, la longue, ad libitum…DC.
Les bras comme un horizon… Et vivre.