À l’instant où ces mots sont écrits, les oiseaux piaillent, l’air est ouaté, le soleil darde la fenêtre, le souffle d’un vent léger se transforme en caresse, il pleut de rares insectes qui vrombissent et la moiteur s’installe.

Quelques souvenirs surgissent ça et là, engrangés dans une besace aux allures de pensive : un phare comme un étendard, une grotte où un être mythologique s’embourba dans un piège savant, un marché coloré et un souk dérangeant, une mosquée resplendissante et une grotte mystique, un feu virevoltant aux accents d’immortalité, un journaliste de Sud-Ouest, une météorite qui plonge sur l’horizon, une plage déserte, difficile d’accès tel un écrin, préservant une eau limpide et un sanctuaire de cailloux aux formes oblongues et mystérieuses, une commerçante enceinte qui montre ses sandales avec fierté, un chanteur à allure de sioux qui inspire la foule et la fait chavirer dans un élan fraternel, des enfants aux prénoms d’un autre temps, Arslanzade aux senteurs d’Orient, des fruits chargés d’eau, du fromage chypriote et des chansons nostalgiques…

Dans ce fourmillement de sens et d’émotions, comment expliquer ce sentiment de quiétude ?

Les racines méditerranéennes, l’ancre jetée, la collusion de la pensée et des paysages ?

C'est cela, la fraternité, l’amitié et le partage !

Le sens du religieux inspiré des premiers temps où nulle institution ne dogmatisait les idées ? Je m'interroge sur tout cela en regardant des pixels qui scintillent en ce mois de souvenirs.

J’ai le cœur qui bat trop fort par asphyxie. Par moments, j’ai comme l’impression que la Grande Faucheuse toque, et toque encore… et qu’elle me guette du coin de l’œil, me faisant des œillades, des grimaces, des rapiaces, des limaces… (et un raton laveur)

(Hommage à Georges Séféris)