Il regardait le rivage et songeait au temps qui passe.
Les vagues qui perlaient le sable
Le varech, laissé ça et là,
Les petits coquillages, les crabes minuscules
Les étoiles de mer,
L'iode du vent et l'amour pour sa belle,
Il regardait le rivage et songeait au temps qui passe.[1]

Elle avait ce soir là comme un goût de cafard dans la bouche,
Une sourde nausée,
Un vague à l'âme de noyée,
Ce regard perdu dans le vide,
Plus de larmes dans le sillon de ses rides,
Elle avait ce soir là comme un goût de cafard dans la bouche.[2]

Un matin elle aura comme un goût de bonheur sur les lèvres,
Une légèreté retrouvée,
Un parfum sur le coeur d'anis étoilée,
Des poches à chagrins remplies de vide,
Des sourires dans les plis de ses rides,
Un matin elle aura comme un goût de bonheur sur les lèvres...[3]

Il ne parlait que par oxymores et paradoxes.
"Il fait froidement chaud", l'entendait-on dire du temps.
"J'ai raté ma réussite", jouant aux cartes.
"Une belle mocheté", se souvenant de son ex.
"J'ai consulté un livre sans caractère", à la bibliothèque.
"Un soleil lunaire a assombri ma vie" ou
"séché par l'eau de tes larmes", s'essayant à la poésie.
Bien qu'un occis mort soit un pléonasme.
Il ne parlait que par oxymores et paradoxes.[4]

Il n'aurait jamais du prononcer ces mots
Il l'a meutri, battu, avec ses injures
De ces insultes qui pleuvent,
C'était comme des coups qu'on assène
Elle n'a pas pu encaisser, elle n'a pas pu se relever
Elle ne pourra lui pardonner
Il n'aurait jamais du prononcer ces mots[5]

Il n’était pas fait pour la vie…
Il avait essayé, tenté, lutté,
Les autres l’avaient écouté, consolé, porté,
Il s’était cherché, sans jamais se trouver
Il n’était pas fait pour la vie…[6]

Je ne voudrais pas te réveiller.
Trouer ton sommeil d'une intempestive arrivée.
J'espère que tu as fermé tes haut-parleurs.
Je voulais juste que tu saches que je suis revenue.
Mais surtout que
Je ne voudrais pas te réveiller.[7]

Notes

[1] obni

[2] Luciole

[3] jf

[4] Cédric

[5] Vroumette

[6] Féerisette

[7] Mamathilde