- Je n'en peux plus ! C'est affolant !

Regards vers l'horloge.

Aglaë , jeune professeur nouvellement mutée à Menton, belle bourgade aux cent agrumes, sort de sa chambre, se dépêche, court, progresse par bonds, se heurte à une balustrade, saute une bordure, rate une marche, renverse une poubelle, culbute un loup-phoque, s'excuse, et repart... une larme sur la joue.

Je l'observe.

Pauvre Aglaë.

Elle a beaucoup de charme et l'élégance d'une gazelle, sorte de coureuse de fonds (pas de caleçons) déambulant à travers des champs de coton.

Je chuchote : "Sacrée santé quand même ! Quelle athlète du chrono ! Beau tonus !"

Donc, comme tous les jours, elle se trouve être en retard.

Malheureusement, c'est toujours et toujours le même tabac : le temps se barre et elle ne peut l'accrocher.

Tous ses moments s'égarent avec la prestance du vent et la beauté du cosmos.

Elle se bat contre un concurrent suprême, éternel et gouvernant : le battement de l'horloge.

Encore...[1]

Elle se bat contre un concurrent suprême, éternel et gouvernant : le battement de l'horloge ne cadençant que la besogne, le repos, et les cloches des chapelles claqués sur la marche de Zeus. Aglaë, regardez votre montre elle ne représente qu’un cadran et Zeus vous observe dans un mouvement faussement éternel sur votre astre.

Aglaë, la terre est bleue comme une orange ![2]

Notes

[1] obni

[2] xuan-lay