Oui, je peux.
Je peux bien le révéler ici.
Ici même.
Je renferme en moi un péché mignon, mieux encore qu’un péché mignon, une drogue, un remède qui décime l'ennui, un liquide de jouvence, une médecine infinie !
Je peux donc le révéler ici, vu que mine de rien, je joue, je rêve, donc je brode un peu,, non ?
Oui, je le revendique : je déifie le ginkgo. Comme un fou herbivore, un givré frugivore, un loufoque zinzin, un loufdingue bigleux.
On me murmure : pourquoi donc le ginkgo ? Une phobie ? Une lubie ?
On me bougonne : une vue développée pour l'écologie ? L'écho du druide qui pionce en moi ? Une légende que l'on évoque en Corée ?
Non, rien de connu pour celui qui ne décode rien.
Ce qui me rend heureux ?
Je penche pour l'émoi provoqué, l'oxygène de l'œil, une couleur irréelle, le pédoncule filiforme, une feuille lobée, l'orgueil de vivre encore, même unique, perdu ou dernier gri-gri de ville.
Pour moi, un joli puzzle d’éveil, une merveille inconnue.