- Paul ?

- Oui ?

- Qui c'est cette fille sur le canapé du salon ?

Je sors brusquement du sommeil où je dégoussaillais quelques rêves féériques. Il est quand même 2h du matin… mais pourquoi donc, me réveille-t-elle ? Je dois être en train de rêver. Je tourne mon visage, ferme les paupières et plonge mon visage dans l'oreiller.

- Dis ? Tu vas voir, s'il te plait. C'est QUI cette fille au salon ? En plus, elle ne dit pas un seul mot ! Elle est là, juste en face de moi… Elle regarde son pantalon… Mais c'est QUI ?? Je n'arrive plus à me rendormir. J'ai un peu peur. Tu peux aller voir ?

C'est tout de même étrange. Elle se rendort et moi, je suis là, maintenant à me poser mille et une questions.

Je me lève. Je mets mes pantoufles en peau de zèbre synthétique, j'enfile un boxer (je ne vais quand même pas me balader à poil devant une femme que je ne connais a priori pas), je passe une main endormie dans mes cheveux, histoire d'y mettre un peu d'ordre, j'allume une cigarette (tiens ! Je fume maintenant ?)

Torse nu, je me dirige d'un pas hésitant dans le couloir, arrive devant le téléphone, me gratte l'oreille avec mon auriculaire, pense à de la confiture de coings, me fais couler mécaniquement un bain et allume l'interrupteur de la lumière du salon.

Le faisceau lumineux se répand. Je la découvre à mon tour. Elle est immobile.

Magnifique. Belle. Vêtue de noir. Nus pieds. Des jambes longues, longues comme un jour sans thym. Ma douce disait vrai. Elle regarde son pantalon. Et elle me sourit. Elle me dévisage le torse.

Un sourire façon Joconde. Mystérieux.

Je m'approche (je suis quand même un peu devêtu, mais bon… je suis quand même chez moi, il est 2h du mat' et il y a 5 minutes je dormais comme un loir).

- Euh… Vous êtes qui ?

- Je suis ton ange. Enfin, je suis ton ange féminin.

- Ah ? J'ai un ange féminin, moi ?

- Oui Paul. Tu as un ange féminin qui veille sur toi. Je m'occupe de ta créativité et des aspects poétiques de ta personnalité. Lui (elle montre le mur), il est dédié à la virilité et à la toucanerie qui sont en toi.

- Eh bé ! Vous tombez dans la flatterie… J'aurais donc des aspects poétiques ! Mademoiselle ? Mademoiselle ? Comment vous nommez-vous ?

- Angélica et je suis une dame.

- Et ça vous arrive souvent d'apparaître comme ça en pleine nuit ?

- Non. C'est un bug angiormatique. Nous sommes passés sous Windlux là-haut… et c'est opensource et plein de failles de sécurité.

- Remarquez, je trouve ça sympa de connaître mon ange féminin.

- CHÉRIE ! CHÉRIE ! ALORS C'EST QUI CE TYPE ?

- C'est rien, mon amour. Rendors-toi, j'arrive.