- Ah oui ? Vous ne pensez donc pas qu'il y a trop de personnes âgées maintenant ? C'est stérile un vieux ? ça ne produit plus rien et ça coûte trop à la société.
- ça conserve des souvenirs qui vivent encore et ça parlent du temps ancien, non ? C'est important je pense.
- Tu penses ? Quel verbe improductif ! Je t'assure. Tu devras faire comme moi. Le reconditionnement ne fait pas mal. On utilise tes organes pour les jeunes. Et regarde ! L'apparence n'est pas laide. Désormais je cotise à nouveau, je contrôle, je vérifie. On me lubrifie un peu. C'est tout. Je ne pense plus, j'exécute. C'est si bon de ne plus penser ! Je suis utile.
- Mais pourquoi est-on obligé à nous transmuter ainsi ? Les cotisations retraite pourraient être calculées sur la richesse produite pas sur les gens ! Pourquoi personne n'en parle ?
- Bon. Tu vas me suivre maintenant. Le temps n'est plus à la parole.
J'observais le reflet dans le miroir. J'entendais les cliquetis. Il y avait désormais quatre androïdes… Il y en aurait cinq dans quelques jours. Je n'écrirai plus rien. Je serai lobotomisé en une sorte de système électronique relié au Central.
Je regardai une dernière fois les photos de mes proches sur les petits encadrements proches de la cheminée, la lumière du soleil qui s'y reflétait un peu. Je me précipitai vers ma petite table. Je pris le revolver. Il n'eut pas le temps de réagir.