Photo prise dans un des jardins en terrasse du lieu.
George Sand et Frédéric Chopin ont séjourné à Valldemossa, plus exactement à La Cartuja (Charteuse) durant l'hiver 1838-1839. Le séjour est relaté dans l'ouvrage de G Sand : un hiver à Majorque, récit autobiographique de ce séjour. L'auteure y dépeint une île quelle n'aime pas.
À l'évidence, le temps n'était pas à ce type d'union libre et G Sand n'apparaissait pas comme très fréquentable par les notables. Ceci explique cela. Et pour finir, l'endroit du séjour était froid en cet hiver 1838. Les conditions n'étaient donc pas idéales.
[1]
Elle écrit cependant :
il ne saurait faire dix pas dans cette île enchantée sans s'arrêter à chaque angle du chemin, tantôt devant une citerne arabe ombragée de palmiers, tantôt devant une croix de pierre, délicat ouvrage du quinzième siècle, et tantôt à la lisière d'un bois d'oliviers.
La description qu'elle fait de l'olivier est belle (quoique quelque peu épouvantée) :
A voir l'aspect formidable, la grosseur démesurée et les altitudes furibondes de ces arbres mystérieux, mon imagination les a volontiers acceptés pour des contemporains d'Annibal. Quand on se promène le soir sous leur ombrage, il est nécessaire de bien se rappeler que ce sont là des arbres; car si on en croyait les yeux et l'imagination, on serait saisi d'épouvante au milieu de tous ces monstres fantastiques, les uns se courbant vers vous comme des dragons énormes, la gueule béante et les ailes déployées; les autres se roulant sur eux-mêmes comme des boas engourdis; d'autres s'embrassant avec fureur comme des lutteurs géants. Ici c'est un centaure au galop, emportant sur si croupe je ne sais quelle hideuse guenon; là un reptile sans nom qui dévore une biche pantelante; plus loin un satyre qui danse avec un bouc, moins laid que lui; et souvent c'est un seul arbre crevassé, noueux, tordu, bossu, que vous prendriez pour un groupe de dix arbres distincts, et qui représente tous ces monstres divers pour se réunir en une seule tête, horrible comme celle des fétiches indiens, et couronnée d'une seule branche verte comme d'un panier.
Note
[1] Page manuscrite de l'ouvrage de la main de G Sand, in Wikipedia