Le guitariste Roberto Aussel joue deux morceaux composés par Atahualpa[1] Yupanqui : Cancion et Malambo. Extraordinaire maîtrise de l'interprète sur une musique qui explore la guitare de façon originale. J'aime beaucoup.

Lorsque adolescent, j'ai entendu parlé de ce compositeur, guitariste et chanteur, je n'ai d'abord retenu que son prénom, beau comme l'Amérique du Sud métissé. J'apprenais la guitare et les sonorités et les rythmes latinos m'enthousiasmaient, celles de Yupanqui mais aussi bien sur celles de Villa-Lobos ou de Leo Brouwer.

ça me faisait rêver… j'ai écouté pas mal de musique, j'ai apprécié les paroles souvent nostalgiques avec des mots qui sonnent comme des arpèges, des frappes sur la table d'harmonie ou le chevalet de l'instrument, de l'émotion qui nous berce, des danses, et puis les milongas, les chacareras, les vidalas… et le tango enivrant d'Astor Piazzolla.

Le texte ci-dessous est très révélateur de ces moments. Je ne comprenais pas forcément toutes les subtilités du texte mais le sens en général et les mots qui résonnaient.

Petit retour en arrière pour moi.

Caminito del indio
sendero coya sembrao de piedras
caminito del indio
que junta el valle con las estrellas

Caminito que anduvo
de sur a norte mi raza vieja
antes que en la montaña
la Pachamama se ensombreciera

Cantando en el cerro
llorando en el río
se agranda en la noche
la pena del indio
El sol y la luna
y este canto mío
besaron tus piedras,
camino del indio

En la noche serrana

llora la quena su honda nostalgia

y el caminito sabe

cuál es la chola que el indio llama

Se levanta en el cerro

la voz doliente de la baguala
y el camino lamenta
ser el culpable de la distancia

Cantando en el cerro ...

Note

[1] Il s'agit d'un pseudonyme formé d'Atahualpa, le dernier empereur inca, exécuté par les conquistadores de Francisco Pizarro, et de Yupanqui, « le Grand Méritant », cacique suprême des indiens quechuas.