La Grèce c'est une passion, le pays de nos amis et un lieu qui accompagne ma vie depuis très longtemps.

Pour se rendre dans ce pays, généralement nous prenons la voiture puis le ferry en Italie (Ancone ou Venise), arrivée à Patras puis cap vers l'est du pays en bagnole.

C'est sympa, très beau mais ça coûte un peu cher et c'est très long.

Bien sûr, j'aime la progression lente du bateau, les yeux rivés sur la trainée d'écume, les personnes qui vont et viennent sur le ponton, les sourires, la satisfaction d'entendre les premiers mots en grec, la radio qui chantonne du Dalaras ou du Alexiou… Sympa. Initiatique comme un passage en douceur de moments professionnels quelque peu stressants à une sorte de zénitude existentielle.

Le rêve de vacances

Et puis il y a l'avantage d'avoir un véhicule pour se balader et ramener des tas de bonnes choses qui font le bonheur des uns et des autres.

Mais cette année : innovation. Option moins onéreuse et plus rapide : train vers Orly, avion vers Thessalonique puis autocar vers la Capitale de l'Evros.

D'abord l'avion. On embarque à même le tarmac, vol transavia d'Orly Sud vers Thessalonique. Sans encombres, compagnie aérienne agréable, prix raisonnable, rapide. Couleur verte de partout.

Bien sûr je déteste l'avion, j'exècre le système du low cost et j'ai la frousse au décollage, et à l'atterrissage je raconte même pas. Mais j'assume le paradoxe. J'en aurais honte après ma mort.

Un truc intéressant c'est qu'au mois de septembre, c'est plutôt cool. Peu de touristes excités, des places libres un peu partout, une chaleur raisonnable et des grecs qui font leur rentrée, donc des gens que l'on voit vivre en dehors du tourisme. Important pour sentir le pays tel qu'il est. Surtout en cette période difficile.

Arrivée à Thessalonique. On prend un bus pour se rendre à la gare routière.

Ce bus c'est le 78. Évidemment on se plante sur l'arrêt de descente et on se trouve à la Gare ferroviaire. Comme il fait faim, on mange et ici pas de taverne donc on passe par la case restauration rapide. Ça commence moyen. Mais on entend parler grec tout le temps et ça c'est comme un rêve.

On va reprendre le bus 78. On attend qu'il arrive. On s'assoit. Il fait pas mal chaud. On se demande si on attend au bon endroit. On interroge deux personnes.

On tape la causette. Ils habitent Thessalonique et nous vantent les différents endroits à visiter. Comme la plupart des grecs, ils sont très hospitaliers, gentils et attentifs quand on a un soucis. Du coup le problème est résolu vite fait. La Grèce quoi !

On leur annonce qu'on ne reste pas dans la ville et qu'on va se rendre à Alexandroupoli.

Un peu désappointés . "Mais vous allez au bout du monde !"

Arrivée à la Gare Routière. Des tas d'autocars et une foule bigarrée et agréable. Du wifi gratuit partout. J'envoie quelques nouvelles aux enfant et aux amis. Quelques photos. À côté, des valises, des sacs pleins de victuailles, des dames à chapeau, des jeunes gens casque vissée sur les oreilles, des vieilles personnes qui jouent avec leur komboloï, un peu de brouhaha, un gars qui mange des frites, un autre qui a acheté du poisson, un troisième qui parle au téléphone d'une voix qui semble dire qu'il est amoureux. On se sent bien ici. On attend.

L'autocar arrive. Prix d'un aller retour : 48 Euros (pour 660 Km quand même) pour une personne. Pas très cher quand on imagine les prix pratiqués en France par exemple. Paiement en cash. Pas de CB ici.

Le car est confortable, on sent qu'il a du kilomètre au compteur, à côté du chauffeur, un tapis avec le drapeau grec, un saint homme, un chapelet et un œil apotropaïque pour conjurer le mauvais sort. De la musique émane d'une radio. Des chansons populaires. On adore.

Mise en bouche rigolote. Les numéros pour identifier la réservation sont situés de façon improbable ce qui permet de nouer des conversations, d'échanger des regards. Bon enfant. Sourires. Gentillesse.

(À SUIVRE)